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Enrico FAZIO Septet – Zapping ! (Leo Records).

Comme toutes les cultures, celle du contrebassiste italien Enrico Fazio ignore les frontières. Les accents baroques par lesquels s’ouvre son « Zapping !» en témoignent et la suite confirme ce qu’il a lui-meme intitulé un « recycling project ». It est question de mémoire et d’humour dans ce qu’on pourrait désigner comme une autobiographie musicale (Frère Jacques y cotoie Monk et Strauss ainsi que Pierre et le Loup…). La section de cuivres y est proprement impression nante, notamment le trombone et le sax baryton.
Enrico Fazio se situe dans le sillage de Carta Bley, Willem Breuker et Nino Rota. Ses compositions et arrangements. parviennent non seulement A associer dans une oeuvre cohérente des parcours musicaux épars et distants mais surtout A les faire converger dans un projet dont [a belle ossature ravira les amoureux de [‘exploration. Point West besoin de preter une oreille attentive pour parvenir A accrocher un accent, une phrase, quelques notes familières tant Fazio les a judicieusement dilués dans un -Zapping !” A la virtuosité jubilatoire (repérez donc Le Bon, le Brute et le Truand quelque part dans In Vino Veritas…). Ces citations qui Wen sont pas tout A fait ne sont pas seulement des clins d’oeil, ou des marques de respect mais des éléments constitutifs A [a fois d’une mémoire et d’une création qui semblent surgir au gré des souvenirs d’enfance et de voyages (Aria Pura). Chaque instrument est ici utilisé avec justesse. Aucun West ignore ni relégué (écoutez le beau tuba de Malfatto et les percus de Sordini), chacun trouve sa place avec sa spécificité, ses sons, l’infini de ses possibilités. Ce brassage fait de cet essai musical un bet hommage A la culture du jazz et dévoile A nouveau [a richesse vivifiante des Italiens.

Thierry Flammant